Territoire bien commun

Les capacités de résilience d’un territoire passent par notre aptitude à le percevoir et à le vivre comme un commun. Un enjeu de cet ordre devrait figurer au premier rang de tout projet de territoire dont l’ambition serait de coproduire et de prendre soin de l’espace de vie commun avec tous les acteurs locaux. Pourtant, faute d’un projet de cet ordre, par lequel nous pourrions cultiver une infinité de nouveaux liens, nous laissons en friche un immense potentiel de création de valeur dont nous avons pourtant besoin. Nos territoires présentent tout d’abord une puissance d’action intrinsèque (créativité, intelligence collective, potentiel économique) que, comme nous l’avons vu, nos modes d’organisation « par le haut » et nos logiques de marché contribuent à étouffer, voire à annihiler, en les diluant dans un tout aliénant. En dépit des moyens dont ils ont été vidés, ils contiennent pourtant encore, au travers de leurs capitaux matériels et immatériels, un important réservoir de ressources mobilisables autour d’un projet de développement dont “le commun de territoire” pourrait être le centre. Une grande part de ces ressources sont en grande partie inutilisées ou sous-utilisées. Ce sont les actifs dormants

Au vu de cet énorme potentiel de création de valeur, que seuls les acteurs du territoire sont en mesure d’activer s’ils s’entendent sur un projet partagé, on imagine tous les bénéfices que nous pourrions tirer, individuellement et collectivement, de ce changement de posture. Le territoire vu comme un commun serait non seulement un changement d’horizon collectif, mais constituerait aussi la brique de base d’un nouveau projet de société fondé sur les contributions non marchandes et marchandes.

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