Les Contributions citoyennes non marchandes

Les Contributions Citoyennes Non Marchandes (CCNM) renvoient à toutes les formes de contributions créatrices de valeurs économiques sociales et écologiques qui ne sont pas rémunérées ou alors le sont très en deçà de la valeur de la contribution.

Elles sont pour l’essentiel productrices de valeur non monétarisée (valeur économique et non économique ne donnant pas lieu à des échanges d’argent entre les producteurs et les bénéficiaires ou sortant de la logique « travail contre rémunération »).

Nous excluons de ce champ les services non marchands mis en place par l’état et les collectivités locales, car ils sont financés par les impôts. Même s’ils servent le bien commun, ce ne sont donc pas à proprement dit des initiatives citoyennes. Par contre, il appartient bien à l’état et aux collectivités locales de proposer de nouveaux services non marchands adaptés aux besoins de transformation de notre société. Il leur incombe aussi de favoriser le développement des contributions citoyennes en ouvrant des espaces de contribution et en favorisant le passage à l’échelle des plus pertinentes.

Ces contributions peuvent émaner des citoyens comme des acteurs collectifs privés (entreprises, associations et autres) qui agissent au nom du bien commun. Elles englobent :

Les contributions bénévoles qui s’exercent dans le cadre associatif dont l’immense majorité est créatrice de valeur pour la société.
Les contributions bénévoles s’exercent aujourd’hui de plus en plus dans des tiers lieux dont les structures juridiques sont de plusieurs ordres : associations, coopératives, SICI, privées.
Les contributions qui s’exercent dans le cadre des entreprises, au travers de leurs fondation et/ou leur politique RSE (par exemple le mécénat de compétences)
Les contributions qui s’exercent dans un cadre collectif informel ou plus exactement auto-organisé (par exemple un immeuble qui décide d’adopter la charte des voisins solidaires).
Les contributions individuelles spontanées à caractère plus ou moins pérenne qui s’exercent en dehors de la sphère familiale (par exemple coup de main régulier à des personnes âgées habitant à proximité)
Les contributions qui s’exercent au sein de la structure familiale au bénéfice de l’ensemble de la société (éducation des enfants, aide aux devoirs, aides aux parents âgés ou autres)
Des contributions volontaires sur les réseaux (production de savoirs, d’outils, culturelles, et autres) et involontaire comme les data.

Les contributions citoyennes non marchandes existent depuis très longtemps et ne sont pas en soi une nouveauté. La nouveauté consiste en la volonté de contribuer à leur développement massif pour favoriser l’avènement d’une société plus solidaire et de nous affranchir pour partie du mode économique, dont nous avons pu mesurer toutes les limites, pour fabriquer la valeur dont nous avons besoin pour mener durablement une vie digne.
Il nous faut pour cela, d’une part, développer de l’ingénierie sociale pour permettre à nos élus et à l’appareil administratif de contribuer à la création de valeur sans recourir au seul levier économique ; d’autre part, nous ouvrir par l’expérimentation à de nouveaux modes de reconnaissances financiers et/ou non financier, selon la situation économique des contributeurs (par exemple bénéfices non monétaires pour les uns et perception d’une compensation financière contractuelle inconditionnelle ou conditionnelle pour d’autres). Nous pensons ici tout particulièrement à la possible expérimentation de revenus conditionnels ou inconditionnels tout comme à des formes de rémunération indirectes du type « avantages contre service » ou « service contre service ».

Pour finir il est évident que les contributions citoyennes non marchandes sont très nombreuses et que nous n’avons pas vocation à les recenser toutes. Nous allons promouvoir en priorité sur notre site les contributions répondant aux critères suivants : efficientes (*) et/ou remarquables, économes en ressources et/ou mobilisant des ressources déjà présentes (actifs dormants).

(*) efficient est pris ici dans le sens “du meilleur rapport entre le résultat obtenu et les ressources utilisées “

Les questions et les commentaires d'internautes

Raph7858 : Dans le lotissement où j’habite, nous pratiquons les “voisins vigilants”. C’est une CCNM ?
OLCC : Oui,à condition qu’elle elle fasse baisser réellement les vols et effractions de votre quartier, sans développer pour autant un climat de suspicion, de méfiance à l’égard de toute personne étrangère au lotissement.
– Par contre la crèche parentale à laquelle mon fils participe avec d’autres parents est bien sans conteste une CCNM ?
– Tout à fait. Le service qu’elle apporte est assuré par un ensemble de citoyens. Elle a une valeur sociale en leur permettant à tour de rôle de libérer du temps à d’autres activités (travail, course, loisirs …) et elle est créatrice de liens entre les parents de la crèche. Précisons que cette solution de garde d’enfants est non seulement économique, mais elle crée de la valeur sur le plan économique puisqu’il y a production d’un service (qui, par ailleurs, fait l’objet de prestations dans le domaine marchand, car peu d’activités échappent à la dynamique de marchandisation que nous connaissons actuellement).

ElanEco3 : Moi qui ramasse les papiers quand je me promène dans la forêt, je fais une CCNM écolo sans le savoir, comme Monsieur Jourdain ?
OLCC : Il s’agit plutôt d’une « action citoyenne ». Si elle était partagée par un collectif et ce, de manière ponctuelle ou non, nous aurions en effet une CCNM qui créerait de la valeur sur le plan environnemental.

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