Les associations

Les associations sont aussi sont appelées à jouer un rôle important dans le développement des contributions citoyennes non marchandes. Elles jouent déjà un rôle essentiel dans le maintien et le développement du lien social et leur rôle en la matière devrait encore s’amplifier dans un monde où cette nécessité ira croissant. Elles sont par ailleurs des structures juridiques particulièrement adaptées au développement d’une économie non lucrative, tournée vers des engagements citoyens, puisque leur statut les empêche de faire des bénéfices. C’est donc en leur sein que pourront aussi se développer bon nombre de projets de territoires désireux de faire croitre le bien commun. La logique associative est étroitement liée à la notion d’engagement. On peut s’engager, nous dit Roger Sue[1], « pour soi, avec les autres, pour les autres et pour son époque ». Il rajoute ensuite que cet engagement repose sur de multiples facteurs, dont le sens, la compétence et la reconnaissance. Trois facteurs d’implication essentiels de plus en plus absents du monde professionnel et que certaines entreprises tendent à compenser en se rapprochant du monde associatif (je pense ici en particulier au mécénat de compétence pratiqué dans un nombre croissant d’entreprises). Pour beaucoup, l’engagement associatif est une autre façon de faire de la politique et de se construire en tant qu’individu singulier. Pour beaucoup, les formes d’engagements proposés par les partis politiques, enfermés dans la défense de droits de catégories sociales dans lesquelles ils ne se reconnaissent, sont devenues obsolètes. Le combat associatif permet à ses acteurs de se tailler un costume sur mesure et de jouer un rôle essentiel dans la démocratie délibérative et contributive en apportant des arguments étayés. C’est aussi une source majeure d’enrichissement personnel et d’acquisition de capital social qui participe à l’émancipation individuelle et collective. La nature des activités pratiquées en fait un terrain d’acquisition de compétences essentielles à la création de valeur sociale : empathie, écoute, bienveillance, capacités d’adaptation, etc. L’association est de plus en plus le terrain d’implication citoyenne et de développement de la citoyenneté. En grande partie fondées sur des engagements bénévoles, les associations contribuent aussi au développement économique au travers des emplois qu’elle génère et de la nature d’une partie de ses activités (de nombreuses associations ont des activités marchandes).

Notons qu’un tiers lieu peut avoir un statut associatif. C’est d’ailleurs souvent le cas. Mais au-delà du nom ou du statut donné à un lieu, tout commun officiel ou officieux est un espace dans lequel se fabrique de la contribution. En fait, c’est le projet partagé, qu’il s’inscrive ou pas dans un lieu ou autour d’un bien commun, qui contribue à la fabrication de la contribution. C’est donc avant tout la dynamique de projet multi-acteurs qu’il convient d’encourager si l’on veut créer de la coopération créatrice de valeur au sein d’un territoire.

[1] Roger Sue, Sommes-nous vraiment prêts à changer ? le social au cœur de l’économie, Les Liens qui Libérent, 2011

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