Le partenariat bien commun / bien public

Le partenariat bien commun / bien public est promu par divers acteurs, dont Gregorio Arena. Ce dernier a constaté, dès les années 1990, l’émergence en Italie d’un nouveau modèle d’administration « basé sur la collaboration entre l’administration et les citoyens susceptibles d’apporter aux questions d’intérêt général une solution plus adaptée que les modèles existants[1] ». Ce mode de gestion partagé permet aux citoyens de sortir de leur statut d’administré pour accéder à celui de citoyens actifs et émancipés. Loin d’inviter les citoyens à se substituer au service public, il permet au contraire de les inciter à créer un surcroît de valeur au travers d’actions engagées et désintéressées. Par exemple, proposer de développer le concept d’Incroyables Comestibles[2] sur la voie publique et/ou dans les espaces verts habituellement entretenus par la commune, permet aux citoyens de se réapproprier l’espace public pour créer un surcroît de valeur. Cette initiative citoyenne a ici un caractère « complémentaire et non supplétif de l’administration publique », puisque le service de base peut rester assuré par la commune. Elle reste donc engagée ou, a minima, garante des bonnes conditions d’exercice des initiatives citoyennes et de la réversibilité de la gestion du bien collectif en cas de désengagement de citoyens.

Ce type de partenariat pourrait aussi s’étendre aux biens privés si par exemple une entreprise ou un particulier décidait de mettre gracieusement à disposition d’un collectif un local ou un terrain sous-utilisé pour contribuer au développement de la vie locale (par exemple un hangar, une partie d’un atelier ou un terrain non exploité). Elle scellerait ainsi un peu mieux son intégration dans son territoire de vie et pourrait en attendre quelques bénéfices directs ou indirects en retour (des contributions spontanées, une amélioration des espaces partagés, des opportunités de nouveaux modèles économiques …). Il existe une immensité de biens publics ou privés sur un territoire qui, sous réserve de l’accord de leurs propriétaires, peuvent devenir, dans leur usage, des communs. Certes, comme les biens n’appartiennent pas au collectif d’usage, les “commoners[3]” peuvent à tout moment voir leur droit d’usage remis en cause en cas de changement de propriétaire ou de majorité s’il s’agit d’un bien public. Mais c’est un inconvénient à assumer et à intégrer dans la stratégie d’action.

Si vous voulez en savoir plus sur le partenariat bien commun / bien  public nous vous invitons à consulter le dossier de la revue horizon public consacré à ce sujet.

[1] Nicole Alix et al., Vers une république des biens communs, Les Liens qui libèrent, 2018.

[2] Les Incroyables Comestibles est un mouvement mondial d’innovation sociale, lancé en 2008, par un groupe citoyen de Todmorden (Grande-Bretagne). L’objectif vise à créer une abondance gratuite de nourriture à partager pour tous, dans une démarche d’autonomie alimentaire locale, saine, durable, engagée et inclusive (Wikipédia). Voir la fiche contribution sur ce sujet.

[3] Le mot anglais commoner est un terme générique pour désigner l’ensemble des acteurs contribuant à la vie d’un commun.

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