Métamorphose

Le passage que nous allons avoir à opérer pour changer de société est équivalent à celui de la métamorphose de la chenille au papillon. Autrement dit, elle ne peut pas résulter d’un changement linéaire et progressif d’un état à un autre mené à partir de nos cadres de références les mieux établis.

Elle passe par des bouleversements, des effondrements et des émergences par lesquels nous allons construire les bases, en grande partie inconnues, d’un monde à venir plus juste, plus respectueux de l’ensemble du vivant, plus fraternel, plus solidaire et plus libre. Formulée de la sorte, au vu de la réalité actuelle et des dangers qui nous guettent, une telle ambition apparait comme une utopie. Mais c’est une utopie nécessaire, sinon essentielle, car elle indique le cap vers un futur désirable. L’utopie a pour fonction de mobiliser les volontés et les imaginaires, d’ouvrir les portes de l’esprit en faisant rêver à un monde meilleur. Elle nous fait mettre en marche en faisant fi des impossibilités de la situation ou de l’époque. « Il ne savait pas que c’était impossible, alors il l’a fait », disait Mark Twain. Pour être opérante et posséder un potentiel d’entrainement, cette utopie doit pouvoir s’appuyer sur des principes plus justes et plus équilibrés que ceux dont nous devons sortir.

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